Phototoxicité et médicaments HVL Juillet 2023
Article extrait FMC VIDAL Merci à son auteur et à la rédaction Juillet 2023
Avec la belle saison reviennent les incidents de photosensibilisation médicamenteuse. Sous ce terme générique se trouvent deux types de réaction assez différents, tant dans leurs mécanismes, leurs symptômes, leur dynamique, que leurs conséquences :
- la phototoxicité, immédiate et limitée aux zones exposées au soleil ;
- et la photoallergie, retardée et qui touche également les zones de la peau protégées des rayons UV.
Si, dans les deux cas, l’éviction du médicament responsable et celle de l’exposition au soleil suffisent pour traiter cet effet indésirable, savoir différencier ces deux modes de photosensibilisation et connaître les familles de médicaments qui en sont à l’origine sont utiles pour mieux accompagner la personne qui en est victime, en particulier lors de photoallergie.
La photosensibilisation médicamenteuse correspond à une réaction anormale de la peau, résultant d’une interaction entre l’exposition solaire (rayons ultraviolets [UV], mais parfois lumière visible) et un médicament « photosensibilisant », c’est-à-dire qui est capable d’absorber ces rayons. Il existe deux types de réactions de photosensibilisation, très différentes dans leurs mécanismes :
- la phototoxicité qui déclenche, en quelques heures au soleil, une réaction cutanée douloureuse de type « coup de soleil », quelquefois avec apparition de cloques, exagérée par rapport à l’exposition solaire. La localisation des lésions correspond toujours à la zone exposée au soleil ;
- la photoallergie, véritable réaction allergique, qui est plus rare. Elle survient dans un délai de 5 à 21 jours après le début de l’usage du médicament. La sensibilisation initiale fait généralement suite à une exposition solaire d’une durée d’au moins 7 jours. Lors de photoallergie, l’éruption cutanée ne se limite pas aux zones exposées au soleil et peut atteindre les zones couvertes. Les lésions s’apparentent à de l’eczéma ou à de l’urticaire.
Les traitements systémiques déclenchent plus souvent une phototoxicité, tandis que les produits topiques déclenchent plus souvent une photoallergie [1]. Certains médicaments ne sont impliqués que dans un seul de ces deux types de réactions, mais d’autres peuvent l’être dans les deux types [2]. Le réseau français des centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) a recensé les principales familles de médicaments contenant au moins une spécialité photosensibilisante